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14 juillet 2012 6 14 /07 /juillet /2012 11:34

En 1994, Kurt Cobain, fidèle à sa passion,
est mort pour le plaisir qu'il avait perdu.

En 1914 Monet peint les fleurs, l'eau, la lumière et les reflets.
Il pense à ses contemporains,
qui meurent.
Pour la fin des carnages il offre sa peinture à la France.
Mais sur la toile, rien ne s'apaise.
Le vieil homme ne peut quitter son champ de bataille.


Le chef de l'état offre la création d'un lieu spécial et magique,
pour accueillir ces jardins.
Mais le musée resta vide.
On dût atteindre qu'il crève pour accrocher sa peinture.


Entre deux guerres, avec du savon et de la suie,
Berthold Bartosch insuffle plus que la vie à des univers entiers.
Dans son coeur vibre l'Idée.
La seule arme pour lutter.

Dans son réduit glacé, entre deux soupes maigres,
il génère une cosmogonie longue d'un kilomètre,
chaque seconde se divise en vingt quatre.
Cent mille images de verre et de suie,
Cent mille poésies pour parler de l'univers.
Des heures immenses d'amour, pendant des années.
Un dieu unique et communiste,
absolument et constamment voué à sa création.

Personne ne vît jamais ce monde, pas même lui.
En 1940, Les nazis détruisent le kilomètre de pellicule
avant qu'il ne soit dévellopé.
La lumière achève les négatifs
et ne laisse éclore aucun Big Bang.

Le reste de sa vie,
Bertolhd Bartosch porta l'amertume
de cet espace éteint en voyant le jour.

Parfois l'idée de ne pas m'acharner me traverse,
et j'ai peur de ne même pas mourir de honte.

Un jour, je serai plus vieille que Kurt Cobain.


  ______________
2 mai 2007, mercredi

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13 juillet 2012 5 13 /07 /juillet /2012 11:58

C'est vraiment bizarre
de poser pour la millième fois
la même question,
et d'avoir
toujours autant envie
d'y répondre

à coups de larmes,
de cris et de viscères.

(La question reste floue, la réponse se formule mal.)

J'ai comme un deuxième singe,
lumineux,
celui-là,
qui m'agite les bras et me mord au cerveau.

Il me sussure ces banalités qui écorchent:
"L'art,
pour transcender les cervelles,
nous donner le vertige, entrevoir le sublime,
ressentir à l'extême,
nous aimer les uns les autres,
enculer les mouches.
Etre humain.
En avoir conscience,
et tout ce qui s'ensuit."

je lui dis:
"... Ta gueule,
retire cette boule de ma gorge,
et lave-moi ces mains."

15 sept 2007

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12 juillet 2012 4 12 /07 /juillet /2012 13:19

Ta place est vieille.
Ton corps froid me balance.
Ton corps me glace,
mais au moins il reste.
Quand il n'y a plus rien à table,
même plus nos bras,
ton corps acre s'étend et me nourrit.

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11 juin 2012 1 11 /06 /juin /2012 10:23

Derrière moi, un singe me toise,
comme il en toisa d'autres.
Prêt à charger, il se tasse, pour mieux bondir.

Evidemment, il a des griffes/ongles
et des lèvres,
et toutes les armes appropriées
pour me contraindre
ou me séduire.

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9 mai 2012 3 09 /05 /mai /2012 16:09

le premier se porte bien.
le deuxième s'écrit lui-même.
l'autre n'insiste pas mais s'étonne de se méprendre.


les uns sont bien beaux, leurs adeptes sourient,
leurs mandibules claquent, et ils portent des gants.
les autres ne parlent pas.
ils ont de la corne au bout des doigts à force de gratter.
ils tentent une percée, n'importe où.


le premier fut bien droit.
le deuxième un peu moins.
le dernier croupit encore (toujours) 


2004

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2 mai 2012 3 02 /05 /mai /2012 08:13

Assis dans un creux, il y a Albert.
Au fond d'un autre, tout près de lui, il y a l'autre,
encore.

Quelque chose luit, quelque chose chauffe.

Dans la pénombre, l'usé, le pourri,
les choses restent symétriques
et vont par paires si elles le peuvent.
       
                  Assis dans le creux, toujours Albert.
                  Sa tête parle et son corps pense.
                  Mais des mots dits, ou de ceux d'écrits,
                  l'autre n'entend rien.

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30 avril 2012 1 30 /04 /avril /2012 08:17

Entre 1982 et 2003,
la Terre tourne et me concerne,
plus qu'avant, plus qu'après.
Ses révolutions me changent en existence.

Quand la planète avance,
je m'inscris d'un pas d'insecte
des modes d'emploi
pour tourner bien rond.

Je transforme des kilomètres
d'existence en soustractions
à la mesure de ma cervelle
je fige du temps dans des structures précaires
et je donne ma tête pour un cul d'autruche.

Entre 1982 et 2003, la Terre tourne
et porte tout.
Je me charge des minutes courbes
qu'elle n'emporte pas.
Ces fragments
ne sont pas
QUE
des échantillons.

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29 avril 2012 7 29 /04 /avril /2012 10:40


La terre ne se bat pas.
Les plantes persistent,
entassées en un monceau d'évidence:
la terre s'affaisse parce qu'elle prend ta place.

Il n'y a pas de combat
face à des fleurs qui clament la tombe qu'elles couvrent.


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29 avril 2012 7 29 /04 /avril /2012 10:39

J'attends
que la terre se referme
sur le corps perdu.

Je croise
ceux qui viennent
fleurir le désastre.

Plus loin sous les fleurs,
la mort opère.

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29 avril 2012 7 29 /04 /avril /2012 10:35


Ici pousse l'herbe tendre.
L'horizon s'ouvre grand,
et des saules pleurent.
(est-ce-qu'ils savent ?)

La pierre chauffe assez
pour dilater le temps.
Le végétal envahit le minéral.
Parfois, viennent d'autres vivants.

Dans son enceinte,
le peuple calme
propage un silence désarmant.
Il pousse un espoir de pierre
qui se fige en fleurs.

Je reste longtemps,
réalisant sans cesse et soudain
la violence de l'irréversible.

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